GVC 14-18

Le service de la garde des voies de communication en France pendant la Première Guerre mondiale

BIBLIOGRAPHIE

à propos des uniformes de la Première Guerre mondiale

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Editions Archives & Culture - collection "guides de généalogie" - par Éric LABAYLE - dépôt légal mai 2013 - 80 pages .

La sortie d'un livre en français sur les uniformes de la Grande Guerre est un évènement pas si fréquent que cela, quand en plus l'ouvrage en question présente la tenue d'un garde des voies de communication, cela devient une parution exceptionnelle ! Aussi je m'empresse de vous le présenter dès à présent, tout juste paru en mai 2013.

Après une présentation en quelques pages : du contexte historique, de la place de la photographie dans celui-ci, des différents types de photographies d'époque, et d'un survol de l'organisation de l'armée française de 1914 à 1918, le corps de l'ouvrage se propose sur chaque page, d'analyser une photographie noir et blanc d'époque.

Des commentaires pointent en général quatre ou cinq éléments ou détails visibles sur la photographie, détails qui permettent de l'identifier ou l'interpréter, ensuite un petit paragraphe apporte des commentaires supplémentaires sur les hommes photographiés, le tout passant en revue une grande variété d'armes et de combattants.

Donc point de couleurs dans cet ouvrage, l'idée est de donner à chacun des clés ou des pistes pour lire les photographies devenues avec le temps des documents historiques.

« Un garde des voies de communication (GVC) »

Le GVC est illustré page 32 par une belle photographie de l'homme de face, debout sur le ballast des voies, avec en arrière plan des voutes d'entrées de tunnels.

Les descriptions des détails de la photographie sont tout à fait correctes à un seul détail près, en effet le premier descriptif d'élément de la photographie relève que "sans doute à cause de la pénurie, cet homme n'a perçu qu'une cartouchière et n'a pas de brelage", en réalité ceci n'est pas le fait de pénurie, cette dotation relève des instructions relatives à l'équipement des GVC et y est tout à fait conforme.

L'instruction générale sur le service de garde des voies de communication datée du 18 octobre 1910, en vigueur à l'entrée en guerre en 1914 prévoit en effet en son ANNEXE II pour l'armement et l'équipement des GVC :
  • 1 fusil modèle 1874 avec épée baïonnette
  • 20 cartouches modèle 1879-83 dont 2 cartouches libres et 18 en paquets
  • 1 ceinturon d'infanterie avec porte-sabre
  • 1 cartouchière
  • 1 bretelle de fusil
Le paragraphe de commentaires complémentaires apporte des précisions succintes sur l'armée territoriale et sa réserve, sur le recrutement des GVC, leurs tenues et leur rôle, conclut en évoquant avec exactitude la baisse considérable des effectifs du service au cours de la guerre, avec toutefois une mention finale que je prendrais avec la plus grande réserve : "ceux qui ne seront pas renvoyés dans leurs foyers recevront une affectation dans l'une des principales gares militaires de la région parisienne, voire de l'arrière." En effet mes recherches en cours sur les GVC me laissent entrevoir des diversités de parcours très grandes qui ne peuvent pas se résumer à un renvoi des GVC vers les gares parisiennes ou de l'arrière. Les GVC "relevés" sont réaffectés par l'armée dans toutes sortes d'emplois selon leurs spécialités, certains sont renvoyés vers leurs dépôts régimentaires puis réaffectés vers d'autres types d'unités, on notera le cas de la brigade de marche des GVC relevés constituée en 1915 sur le secteur de Verdun et dont une partie occupera un secteur de tranchées début 1916, les régions de l'arrière sont sollicitées dès mars 1915 pour envoyer des contingents de GVC vers les régions plus proches du front pour maintenir le service à un niveau élevé dans ces zones plus exposées...

Ces petites précisions de détail sur le cas précis des GVC ne gâchent en rien la qualité de ce petit ouvrage, ni l'intérêt d'y voir une fiche consacrée aux GVC, d'une manière générale les analyses de photographies présentées sont un vrai régal pour toute personne s'intéressant aux photographies de la Grande Guerre, et une aide précieuse pour ceux qui, détenant des photographies de ce type sans être des spécialistes de ces documents, chercheraient des pistes pour mieux  savoir ce qu'elles représentent.

A noter enfin que ce livre est le second d'une série de trois construits selon les mêmes principes, dont le premier traite des uniformes de la fin du second empire jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale :
    • Reconnaître les uniformes 1860-1914

Editions Archives & Culture - collection "guides de généalogie" - par Éric LABAYLE - dépôt légal janvier 2013 - 80 pages .

Il brosse un passionnant portrait de l'évolution des uniformes jusqu'à 1914 et apporte de très nombreuses précisions très intressantes sur les effets portés par l'armée française en 1914, qu'il s'agisse d'effets toujours en usage réglementairement ou d'effets anciens sortis des dépôts pour équipper toute la multitude des mobilisés. Le troisième volet traitera des uniformes de l'entre-deux-guerres.


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    • OFFICIERS & SOLDATS de L'ARMEE FRANÇAISE

- de 1914, d'août à décembre - Tome I (N°11 de la collection OFFICIERS et SOLDATS) 2008

- de 1918, de 1915 à la Victoire - Tome II (N°12 de la collection OFFICIERS et SOLDATS) 2009

Editions Histoire & Collections  -  par André  JOUINEAU  -  66 pages chaque

Ces deux ouvrages, apres une courte introduction sont entièrement composés d'illustrations, essentiellement de silhouettes de soldats dessinés en couleur par infographie, accompagnés de légendes ou petits commentaires. Les deux ouvrages couvrent l'ensemble du conflit et tous les types de troupes. Au final, ces deux ouvrages proposent un aperçu visuel en couleur de toute l'armée française de 1914 à 1918 avec un très grand nombre d'uniformes représentés.

Le Tome I nous propose page 14 (bas de page à droite) un GVC de 1914 présenté comme un "Garde-voie d'une unité territoriale" en capote d'infanterie, avec l'équipement conforme à l'instruction générale de 1910 sur le service de garde des voies de communications, décrit sommairement dans le commentaire, ainsi que le brassard bleu au marquage GC en blanc, il porte les numéros blancs d'un régiment d'infanterie territoriale aux cols et au képi.

Le Tome II avec sa page 19 libellée "L'infanterie territoriale" nous offre pas moins de quatre hommes avec des brassards de GVC sur cinq soldats représentés !
Celui de gauche et du centre de la rangée du haut sont présentés comme "Soldat employé sur les voies de communications", le commentaire met l'accent sur les exemples de tenues présentées typiques de l'automne 1914 et du début 1915, ils portent le même brassard bleu avec mention GC en blanc que le GVC du Tome I.
L'homme à droite de la rangée du haut est présenté comme un "Territorial durant hiver 1914-1915", il porte toutefois un brassard bleu avec des chiffres et mention GC en blanc, qui correspond au modéle préconisé par l'ANNEXE 4 de l'instruction générale de 1910 sur le service de garde des voies de communication, identifiant cet homme comme un GVC.
L'homme en bas à gauche est présenté comme un "Caporal en tenue de faction", il porte lui-aussi le même type de brassard que le précédent, l'identifiant également comme un GVC.

Ces illustrations ont le mérite de nous présenter une vision en couleur de différents exemples de tenues effectivement portés par les GVC et visibles en noir et blanc sur les photographies d'époque.

Les légendes restent assez vagues sur la nature des GVC représentés en parlant d'unité territoriale, d'infanterie territoriale, de territorial, introduisant peut-être une confusion avec les hommes mobilisés dans les régiments d'infanterie territoriale.

Pour éclairer ces notions complètement : les GVC sont des réservistes de la territoriale mobilisés parmi les classes les plus âgées, affectés spécifiquement, avant même leur mobilisation, au service de garde des voies de communication organisé dès le temps de paix, administrativement ils sont rattachés au régiment d'infanterie territoriale de leur subdivision militaire géographique, mais pour le matériel et les uniformes il est prévu qu'ils soient approvisionnés par le régiment d'infanterie d'active de leur subdivision.

Selon les instructions, leurs effets d'uniformes proviennent normalement du régiment d'infanterie d'active de leur subdivision, notamment par prélèvement sur les effets de la collection d'instruction de ce régiment, il en résulte que ces effets sont marqués au N° rouge (képi) ou bleu foncé (cols) de ce régiment d'active. C'est normalement le cas de figure le plus fréquent à la mobilisation même si certains GVC perçoivent des effets marqués à N° blancs de régiments territoriaux (et même plus rarement d'autres types de tenues...).
Ici sur les deux Tomes tous les GVC sont représentés avec marquage de numéros blancs de l'infanterie territoriale.

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