GVC 14-18

Le service de la garde des voies de communication en France pendant la Première Guerre mondiale

GARDES-VOIES DE TOUS PAYS

unis par le rail

    Pendant la Grande Guerre, tous les belligérants, avaient conscience de l'intérêt stratégique des voies de communication, notamment de celles constituées par les chemins de fer, moyen de déplacement terrestre moderne, rapide, avec une grande capacité de transport.

    Aussi, tous se sont donnés les moyens de protéger les installations ferroviaires, sur leur propre sol, puis aussi en territoire occupé ou théâtre d'opérations militaires.

    Au hasard de mes recherches sur les gardes des voies de communication français, il m'arrive de trouver des photographies de gardes étrangers, celles-ci serviront de support à cette page, qui n'a pas vocation à présenter une étude approfondie de ce service dans chaque pays, mais au moins un premier aperçu illustré.

Photographie I : les Autrichiens


 Autrichiens 1914 

    J'inaugure cette série avec une magnifique photographie de gardes-voies autrichiens. Alliés des Allemands, ces sujets de l'Empire Austro-Hongrois, partagent de nombreux points communs avec nos gardes des voies de communication (GVC) français. Première constatation, au vu des visages, comme en France, les hommes affectés à cette mission, ne sont pas les réservistes les plus jeunes.

    La voie de chemin de fer à surveiller semble un peu en retrait de l'ouvrage maçonné qui est derrière les hommes du premier plan. Au dessus du mur, on aperçoit faiblement le sommet de poteaux télégraphiques, dont les lignes sont très fréquemment placées, sur le bas côté du  rail.




    Leurs vêtements sont des effets civils, exceptés seulement deux éléments : la casquette et le brassard.


    Cette casquette de campagne caractéristique des soldats Austro-Hongrois, avec sur l'avant ses deux boutons surmontés d'un badge ici rond, l'ajout d'une petite branche sur la casquette, par exemple de l'homme du centre, est une tradition répendue dans cette armée ; ce couvre-chef, purement militaire, laisse penser que nous avons bien affaire à des mobilisés de l'armée Austro-Hongroise (comme c'est le cas pour nos GVC français).

    La carte photo ne comporte pas de date, cependant elle comporte une adresse rue Wiesengasse N° 23 à Vienne ( Wien ) ce qui corrobore l'identification de ces gardes comme des Autrichiens :



    Le brassard porté au bras gauche par chacun de ces hommes, qui comme pour les GVC français, désigne sans doute le service et la mission assignée à ces hommes. Il ne semble pas comporter de marquage mais seulement trois bandes : les deux bandes de bordure sont de même couleur tandis que la bande centrale est d'une autre teinte :



    Un seul homme porte un brassard dont les deux bandes identiques sont d'une teinte nettement plus claire, il s'agit de l'homme du centre parmi les trois hommes postés sur le haut du parapet :



Cette  Variante de brassard a sans doute une signification et désigne peut être le chef du groupe.

Bien qu'il ne soit pas au premier plan de la photographie, sa position tout de même centrale dans la mise en scène, et même de surplomb de tout le groupe, pourrait en effet être compatible avec un tel rôle.


    Bien que des tenues militaires réglementaires étaient prévues pour les GVC français, de nombreuses photographies présentent des GVC en armes, en civil, avec pour seuls effets militaires le képi garance (des exemples avec coiffes civiles sont également courants) et le brassard, particulièrement sur des vues de GVC non proches du front, et sur des clichés datés de fin 1914 à courant 1915. Ceci résulte des difficultés de fourniture d'uniformes à la grande multitude des mobilisés dans ce conflit d'une ampleur jusque là inédite.

    Les Austro-Hongrois ont connu ces mêmes difficultés, la tenue de ces gardes résulte peut être de celles-ci ? Pour le vérifier il faudrait accéder aux textes décrivant la tenue réglementaire pour ces hommes, et consulter d'autres photographies de ce genre pour voir s'il existe des groupes en uniformes et quelles situations sont les plus courantes dans les faits.

    Excepté un seul, les hommes visibles sur cette vue ont pris leur fusil, parfois avec la baïonnette fixée au canon quand elle est présente, cependant aucun d'entre eux ne porte de ceinturon avec fourreau de baïonnette, ni de cartouchière.

    Ils n'ont bien sûr peut être tout simplement pas revêtu tout l'équipement complet pour prendre la pose devant le photographe. Il n'est toutefois pas totalement exclu qu'ils n'aient pas été doté de ceinturon, et cartouchière, et donc dans l'incapacité de porter à la ceinture un éventuel fourreau de baïonnette puisqu'ils disposent de celles-ci.

    A bien regarder leurs vestes, il apparaît que leurs poches sont pour la plupart gonflées et semblent bien remplies, les cartouches sont peut être là à défaut de cartouchière ?

 


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