GARDES-VOIES
DE
TOUS PAYS
unis par le rail
Pendant la Grande
Guerre, tous les belligérants, avaient conscience de l'intérêt
stratégique des voies de communication, notamment de celles
constituées
par les chemins de fer, moyen de déplacement terrestre moderne,
rapide,
avec une grande capacité de transport.
Aussi, tous se sont donnés les moyens de protéger
les installations ferroviaires, sur leur propre sol, puis aussi en
territoire occupé ou théâtre d'opérations militaires.
Au hasard de mes recherches sur les gardes des
voies
de communication français, il m'arrive de trouver des photographies de
gardes étrangers, celles-ci serviront de support à cette page, qui n'a
pas vocation à présenter une étude approfondie de ce service dans
chaque pays, mais au moins un premier aperçu illustré.
Photographie
I
: les Autrichiens
J'inaugure cette série
avec une magnifique photographie de gardes-voies autrichiens. Alliés
des Allemands, ces sujets de l'Empire Austro-Hongrois, partagent de
nombreux points communs avec nos gardes des voies de communication
(GVC) français. Première constatation, au vu des visages, comme en
France, les hommes affectés à cette mission, ne sont pas les
réservistes les plus jeunes.
La voie de chemin de fer à surveiller semble un peu en retrait de
l'ouvrage maçonné qui est derrière les hommes du premier plan. Au
dessus du mur, on aperçoit faiblement le sommet de poteaux
télégraphiques, dont les lignes sont très fréquemment placées, sur
le
bas côté du rail.
Leurs vêtements sont des effets
civils, exceptés seulement deux éléments : la casquette et le
brassard.
Cette casquette de campagne
caractéristique des soldats Austro-Hongrois, avec sur l'avant ses
deux
boutons surmontés d'un badge ici rond, l'ajout d'une petite branche
sur
la casquette, par exemple de l'homme du centre, est une tradition
répendue dans cette armée ; ce couvre-chef, purement militaire, laisse
penser que nous avons bien affaire à des mobilisés de l'armée
Austro-Hongroise (comme c'est le cas pour nos GVC français).
La carte photo ne comporte pas de date, cependant
elle comporte une adresse rue Wiesengasse N° 23 à Vienne ( Wien ) ce
qui corrobore l'identification de ces gardes comme des Autrichiens :
Le
brassard
porté au bras gauche par chacun de ces hommes, qui comme pour les GVC
français, désigne sans doute le service et la mission assignée à ces
hommes. Il ne semble pas comporter de marquage mais seulement trois
bandes : les deux bandes de bordure sont de même couleur tandis que la
bande centrale est d'une autre teinte :
Un seul homme porte un brassard dont les deux bandes
identiques sont d'une teinte nettement plus claire, il s'agit de
l'homme du centre parmi les trois hommes postés sur le haut du parapet
:
Cette
Variante de brassard a sans doute une signification et désigne
peut être le chef du groupe.
Bien qu'il ne soit pas au premier plan de la photographie, sa
position
tout de même centrale dans la mise en scène, et même de
surplomb de
tout le groupe, pourrait en effet être compatible avec un tel
rôle.
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Bien que des tenues militaires réglementaires
étaient prévues pour les GVC français, de nombreuses photographies
présentent des GVC en armes, en civil, avec pour seuls effets
militaires le képi garance (des exemples avec coiffes civiles sont
également courants) et le brassard, particulièrement sur des
vues de GVC non proches du front, et sur des clichés datés de fin 1914
à courant 1915. Ceci résulte des difficultés de fourniture d'uniformes
à la grande multitude des mobilisés dans ce conflit d'une ampleur
jusque là inédite.
Les Austro-Hongrois ont connu ces mêmes difficultés,
la tenue de ces gardes résulte peut être de celles-ci ? Pour le
vérifier il faudrait accéder aux textes décrivant la tenue
réglementaire pour ces hommes, et consulter d'autres photographies de
ce genre pour voir s'il existe des groupes en uniformes et quelles
situations sont les plus courantes dans les faits.
Excepté un seul, les hommes visibles sur cette vue ont pris leur
fusil,
parfois avec la baïonnette fixée au canon quand elle est présente,
cependant aucun d'entre eux ne porte de ceinturon avec fourreau de
baïonnette, ni de cartouchière.
Ils n'ont bien sûr peut être tout simplement pas
revêtu tout l'équipement complet pour prendre la pose devant le
photographe. Il n'est toutefois pas totalement exclu qu'ils n'aient
pas été doté de ceinturon, et cartouchière, et donc dans l'incapacité
de porter à la ceinture un éventuel fourreau de baïonnette puisqu'ils
disposent de celles-ci.
A bien regarder leurs vestes, il apparaît que leurs
poches sont pour la plupart gonflées et semblent bien remplies, les
cartouches sont peut être là à défaut de cartouchière ?
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