Pétard d'alarme pour chemin de fer.
182. Description. ___ Le pétard d'alarme pour chemin de fer à voie étroite se compose :
D'une
enveloppe de carton parchemin de forme ovoïde contenant environ 10
grammes de composition fulminante, dans laquelle se trouvent noyées 6
perles de verre (2 moyennes, 4 petites) pesant ensemble 1 gramme.
La
composition fulminante employée est celle des petits tubes d'étoupilles
(2 parties de sulfure d'antimoine et une partie de chlorate de potasse).
Une plaque de fer-blanc ferme l'ouverture de l'enveloppe et achève d'emprisonner le chargement. Cette plaque est reliée à l'enveloppe par une bandelette de papier. Une coiffe en étain recouvrant l'enveloppe a ses bords rabattus sur la plaque de fer-blanc. Enfin une deuxième plaque de fer-blanc, placée au-dessous de la première et portant douze oreilles rabattues sur les bords de l'enveloppe, sert de semelle au pétard. Une lame d'acier recourbée deux fois et formant ressort est rivée au-dessous de cette plaque et sert à fixer le pétard sur la partie supérieure du rail. Emploi et fonctionnement. ___ Les pétards d'alarme sont employés pour faire
des signaux accidentels sur les voies ferrées de 60 centimètres.
Pour poser un pétard, il suffit de le placer sur la face supérieure du rail, en forçant le ressort à embrasser le boudin. Les roues de la locomotive viennent l'écraser et le faire détonner automatiquement, grâce à la présence des perles de verre qui font rugueux dans la composition. Cet artifice est organisé de manière à ne pas projeter d'éclats dangereux, lorsqu'il est employé dans ces conditions, mais il faut toujours prendre des précautions pour qu'il ne subisse aucun choc dans les maniements ou dans les transports. Encaissage.___ Les pétards d'alarme sont encaissés dans des boîtes de bois de forme sensiblement cubique. Chaque boîte contient 60 pétards répartis dans 3 boîtes plates mobiles et divisées en deux cases. Le chargement est étoupé de manière à éviter tout ballotement. Pour les transports, les boîtes cubiques sont contenues dans des caisses portant une inscription relative à leur contenu. La caisse modèle 1908 pour fusées et artifices peut être également utilisée pour l'encaissage des pétards d'alarme pour voie de 0 m. 60 ; ce récipient peut renfermer 180 artifices de ce modèle. |
Les pétards servent à compléter les signaux optiques en cas de brouillard intense ou de grande neige, quand ceux-ci ne sont plus perceptibles à 100 mètres de distance, ou bien quand il s'agit de "couvrir" à l'arrière un train en détresse ou arrêté en pleine voie. On les emploie encore pour contrôler l'observation des signaux d'arrêt absolu par les mécaniciens et éviter toute contestation. A cet effet, on adapte à ces appareils une tige portant un pétard, ou mieux, deux pétards, qui viennent se poser sur le rail quand le signal est à l'arrêt et qui s'en écartent quand il est ouvert. L'écrasement des pétards prouve d'une manière irrécusable que le mécanicien a franchi le disque à arrêt. Les pétards de chemins de fer sont formés d'une large pastille métallique contenant une charge de fulminate suffisante pour produire une explosion assez forte, que les agents puissent entendre quel que soit le bruit produit par la marche du train. ils sont de deux modèles : à griffe (Fig. 321) pour les pétards qu'on pose sur la voie dans les cas divers indiqués ci-dessus, ou à tige pour ceux destinés à compléter les signaux d'arrêts. |
A toute explosion de pétards les mécaniciens doivent se rendre immédiatement maîtres de la vitesse de leur train et n'avancer ensuite que lentement avec la plus grande prudence, en se réservant toujours la possibilité d'arrêter dans la limite de l'étendue de la voie qui leur paraît libre. Après avoir parcouru un kilomètre environ dans ces conditions, s'ils ne trouvent aucun obstacle ni aucun signal à l'arrêt, ils peuvent reprendre leur vitesse normale, mais en redoublant d'attention. |
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14
décembre 1855
CIRCULAIRE
DU MINISTRE DE L'AGRICULTURE, DU COMMERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS AUX
ADMINISTRATEURS
DES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER. |
Les accidents
récents arrivés sur quelques chemins de fer, soit dans
les souterrains, soit sur la voie, par les temps de brouillard ou par
suite de l'extinction des lanternes à main, ont appelé mon attention
sur les signaux détonnants, dont l'emploi eût peut-être prévenu les
collisions de Moret, de la Nerthe et d'Yvetot.
Déjà on fait
usage, dans quelques exploitations, de ce mode de signaux accessoires,
et, devant la commission d'enquête, presque toutes les compagnies ont
reconnu que les pétards présentent des avantages incontestables. Mais
aucune décision n'est encore intervenue pour rendre obligatoire
l'emploi des signaux détonnant.
Le nouveau règlement, qui va incessamment être soumis au conseil d'état, doit combler cette lacune. Mais, en attendant et sur l'avis conforme de la commission d'enquête sur l'exploitation des chemins de fer, je viens de décider que l'usage de signaux détonants sera désormais obligatoire sur les chemins de fer. Je vous invite, en conséquence, à prendre les mesures nécessaires pour que cette décision reçoive immédiatement son exécution. Vous voudrez bien me soumettre, dans un délai de quinze jours, les ordres de service que vous aurez à mettre entre les mains de vos agents, pour assurer le bon emploi de ces signaux. 15 mars 1856
REGLEMENT POUR L'EMPLOI DES SIGNAUX DETONANTS OU PETARDS (Article 60 du règlement général). ARTICLE 1er. Les signaux détonants ou pétards sont employés, comme signal d'arrêt, pour remplacer ou compléter les signaux à vue, par le brouillard et pendant les très-mauvais temps. Ils sont posés, savoir : 1° Par les agents de la voie, lorsqu'un obstacle s'oppose à la circulation : 2° Par les chefs de trains, conducteurs et graisseurs, lorsqu'après avoir couvert, à la distance réglementaire, un train arrêté sur la voie, ils sont rappelés à leur train sans avoir pu se faire remplacer par un autre agent ; 3° Par les mécaniciens et chauffeurs, quand ils conduisent une machine isolée : il doivent alors faire des pétards le même usage que les chefs de train, conducteurs et graisseurs ; 4° par les agents du service actif des gares, dans toutes les circonstance spécifiées ci-dessus. ART. 2. Lorsque, par une cause quelconque, la vitesse d'un train se trouvera momentanément ralentie au point de permettre à un homme marchant au pas de le suivre, le conducteur de queue descendra et mettra des pétards sur la voie derrière le train, de distance en distance et au moins de kilomètre en kilomètre, tant que la vitesse du train lui permettra de le faire. ART. 3. On devra habituellement, pour plus de sûreté, poser à la fois sur les rails deux pétards, un à gauche, l'autre à droite, à une distance de vingt-cinq ou trente mètres l'un de l'autre. Par un temps humide, le nombre des pétards employés devra être porté à trois, espacés de la même manière. Quand la cause qui a fait employer les pétards a cessé d'exister, il faut, autant que possible, retirer de la voie les pétards qui n'ont pas été écrasés, en leur substituant, s'il y a lieu, les signaux à vue ordinaire. ART. 4. L'usage des pétards ne dispense point de l'emploi des autres signaux par les employés et agents stationnant sur la voie. Autant que possible, les pétards seront posés à vingt-cinq ou trente mètres en avant du point où sont faits les signaux à vue, afin que le mécanicien, averti par l'explosion des pétards, puisse reconnaître la nature des signaux qui lui sont faits. ART. 5. A toute explosion de pétards, le mécanicien doit, par tous les moyens à sa disposition, se rendre immédiatement et complètement maître de la vitesse de son train. L'ordre de se rendre maître de la vitesse du train doit être exécuté d'une manière absolue ; il ne comporte aucune hésitation, aucune interprétation ; le mécaniciens, aussitôt qu'il entend une explosion de pétard, doit donc fermer le régulateur, donner l'ordre au chauffeur de serrer le frein du tender, et faire aux conducteurs du train, au moyen du sifflet, le signal réglementaire pour qu'ils serrent les freins ; au besoin même il fera contre-vapeur. Toutefois les conducteurs et gardes-freins qui auraient entendu l'explosion du pétard doivent serrer immédiatement leurs freins, sans attendre le signal du mécanicien. Quand la vitesse du train aura été presque entièrement amortie et ne dépassera pas deux mètres par seconde, c'est à dire la vitesse d'un homme qui marcherait rapidement à côté du train, le mécanicien pourra faire desserrer les freins ; il avancera ensuite avec la plus grande prudence, en se réservant toujours la possibilité d'arrêter son train dans la limite de l'étendue de la voie qui lui paraît libre. Si, après avoir parcouru un kilomètre dans ces conditions, le mécanicien n'aperçoit aucun obstacle devant lui, il pourra reprendre la vitesse normale, mais en observant, avec un redoublement d'attention, la voie en avant et les signaux qu'on pourrait lui faire. 27
mars 1856
CIRCULAIRE DU MINISTRE DE L'AGRICULTURE, DU COMMERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS AUX ADMINISTRATEURS DES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER. Sur la proposition de diverses compagnies concessionnaires de chemins de fer, et d'après l'avis des ingénieurs du service du contrôle, j'ai approuvé, sous la date du 15 de ce mois, le règlement ci-annexé (voir le document précédent), qui a pour objet de déterminer l'usage des signaux détonants, rendus obligatoires sur tous les chemins de fer par ma décision du 14 décembre dernier. Je vous prie de me faire connaître si vous n'avez, en ce qui concerne votre exploitation, aucune objection à faire contre la mise en vigueur de ce règlement. Dans le cas où, comme je le pense, il vous paraîtrait applicable sur vos lignes, je vous prierais de le faire imprimer et de le porter à la connaissance de tous vos agents pour qu'ils aient à s'y conformer. Je vous serai obligé, en outre, de vouloir bien en transmettre un certain nombre d'exemplaires à l'ingénieur en chef du contrôle, afin qu'il puisse être distribué à chacun des ingénieurs et commissaires de surveillance sous ses ordres. |
Page mise en ligne le 23 février 2015, liens actualisés le 17 avril 2020