GVC 14-18

Le service de la garde des voies de communication en France pendant la Première Guerre mondiale

textes officiels

Service de garde des voies de communication (SGVC) : description des brassards

21 mai 1891

    Par loi, décret et instruction de juillet 1890, est créé le service de garde des voies de communications (SGVC)¹, qui établit les principes du service de garde et protection des voies de communications qui sera en vigueur à la mobilisation générale en 1914, et qui remplace le service de police des voies ferrées et de leurs abords imaginé en 1887² .

    L'instruction du 12 juillet 1890 prévoit que les gardes portent comme signe distinctif un brassard en toile bleue au bras gauche (en remplacement du brassard tricolore prévu dans l'organisation précédente³ ), ce brassard bleu est décrit sommairement par l'annexe 3 de cette instruction.

    Le Ministère de la Guerre, diffuse aux généraux commandant les Corps d'armée, par courrier daté du 21 mai 1891, la description détaillée de ces nouveaux brassards destiné au SGVC, afin d'en permettre immédiatement la confection par les militaires au sein de chaque région militaire :

Ministère de la Guerre.	Paris, le 21 mai 1891
~~~~ 5^e Direction. Services administratifs. ~~~~ 4^e Bureau. ~~~ Habillement, Campements, Lits militaires et Invalides. ~~~~~~~~ Brassards nécessaires pour le service de garde des voies de communication. ~~~~ Circulaire Confidentielle n° 1.	Le Président du Conseil, Ministre de la guerre, à M.M. Les Généraux commandant les Corps d'armée. Mon cher Général, L'instruction du 12 juillet 1890 sur l'organisation et le fonctionnement du service de garde des voies de communication, prévoit, comme signe distinctif des hommes chargés de ce service, l'usage d'un brassard dont la description sommaire est donnée par l'annexe n°3 faisant suite à ladite instruction. En vue d'assurer, dans le plus bref délai, l'organisation de ce service, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien donner les instructions nécessaires pour la confection immédiate des brassards nécessaires. La confection de ces objets sera confiée aux corps de troupe que vous désignerez ; elle aura lieu d'après le devis et le prix dont suit l'indication. Description du brassard des hommes préposés au service de garde des voies de communications. __ Le brassard est formé d'une bande de toile de lin ou de chanvre, teinte en bleu solide à l'indigo ; il est piqué sur son contour. L'une de ses extrémités est garnie d'une boucle à barrette, à trois ardillons, en fer étamé, et comporte à 10 mm environ en arrière de cette boucle une fente ourlée, de 40 mm de hauteur, faite dans le sens de la hauteur de l'effet. Cette fente est destinée à recevoir l'autre extrêmité arrondie qui reste libre après son passage dans la boucle. Dimensions :
	Longueur apparente développée, de l'enchapure de la boucle à la pointe.......... Hauteur du brassard mesurée au milieu.................................. Hauteur { près l'enchapure de la boucle............................ du { à l'extrêmité libre terminée en pointe brassard { arrondie (à 30mm du haut de cette pointe)...... Boucle { Longueur, dans oeuvre.................................... { Hauteur, dans oeuvre......................................	400 mm 65 mm 45 mm 40 mm 47 mm 17 mm
	Nota. __ La toile du brassard doit remplir les conditions imposées par la note ministérielle du 9 octobre 1888 (Bulletin officiel, partie réglementaire, page 273) pour la toile bleue de la veste et du pantalon des ouvriers militaires. ____ Les inscriptions sont faites dans les corps au moyen de peinture blanche à la céruse et de lettres et de chiffres, des dimensions indiquées par la figure, découpés à jour dans une bande de papier fort de la longueur du brassard. Pour obtenir un marquage convenable, il convient de mouiller complètement le tissu, de façon à coucher le poil ; lorsque le brassard est encore humide, on le fixe bien tendu et à plat, puis on procède au marquage à l'aide d'un pinceau à poils courts et rigides, légèrement imbibé de peinture, que l'on passe dans les caractères découpés. Les lettres et les chiffres reçoivent deux couches de peinture, et les retouches nécessaires se font à la main. Chaque brassard porte un numéro individuel permettant de vérifier l'identité du porteur. Dans le modèle ci-dessous, le brassard est celui porté par l'homme qui a le numéro 23, dans le 2^e poste du 5^e groupe de la section A. Les lettres majuscules G.C. Signifient : garde des voies de communication.

	Devis. __ (main-d'oeuvre militaire) du brassard en toile bleue des hommes préposés au service de garde des voies de communication. __________ 0 m 04 de toile bleue, en 105 cm à 1 F, 95 …...........0,078 Boucle en fer étamé...................................0,03 Coupe..............................................0,015 Fil...................................................0,01 Confection...................................... .0,06 0,193 Total en chiffres ronds....0,20 ======== Je vous serai obligé de faire déterminer pour l'étendue de votre corps d'armée : 1° le nombre de brassards nécessaires ; 2° les corps qui auront à les confectionner et à les marquer ; 3° d'assurer la répartition de ces objets entre les corps et les gares où ils devront être déposés en temps de paix, conformément aux prescriptions de l'article 11 de l'instruction du 12 juillet 1890. La dépense occasionnée par la confection des brassards et l'impression des lettres et numéros sera imputée au budget ordinaire de l'habillement ; un état du montant de cette dépense, pour votre corps d'armée, me sera adressé le plus tôt possible. En ce qui concerne l'impression des lettres et numéros, aucun devis n'étant donné, les corps devront limiter la dépense au strict nécessaire. Pour le Ministre par son ordre, L'intendant militaire, Directeur des Services administratifs, A. Baratier

brassard de garde des voies de communications (GVC)

Brassard porté par l'homme qui a le numéro 23, dans le 2^e poste du 5^e groupe de la section A. Les lettres majuscules G.C. Signifient : garde des voies de communication.

L'existence, dès cette date (mai 1891), de toutes ces références sur le brassard du GVC, atteste d'une organisation des postes de GVC selon le mode organisationnel toujours en vigueur en 1914 :

chaque subdivision militaire (au sein de la région militaire) comporte une ou plusieurs sections de GVC identifiées chacune par une lettre

chaque section est constituées de plusieurs groupes numérotés

chaque groupe est constitué de plusieurs postes de GVC eux-mêmes identifiés par un numéro

chaque homme au sein de chaque poste est identifié par un numéro porté sur son brassard, qui comporte également les autres références mentionnées ci-dessus

L'instruction de juillet 1890, de création du service de garde des voies de communication (SGVC)¹, dans sa version intégrale, ou sur l'une de ses annexes, ou à défaut un complément publié avant mai 1891, doit donc dès cette époque, prévoir cette organisation élaborée, toujours présente par une description détaillée, dans le corpus des instructions de 1910 sur le SGVC, textes en vigueur en 1914.

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Notes

1.     Voir :   juillet 1890 : création du service de garde des voies de communication

2. Voir :
                        7 janvier 1887 : création du service de police des voies ferrées et de leurs abords

           et         Instruction du 7 janvier 1887 sur la création du service de police des voies ferrées et de leurs abords

3.      Voir :    description des brassards du service de police des voies ferrées et de leurs abords

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Page mise en ligne le 28 novembre 2016