GVC 14-18

Le service de la garde des voies de communication en France pendant la Première Guerre mondiale

DESCRIPTION DES BOURGERONS

    Description photographique des deux modèles distribués, lors de la mobilisation générale d'août 1914, aux gardes des voies de communication (GVC), en poste dans les régions non soumises aux incursions de l'ennemi.

Bourgeron
distribué à tous les fantassins par décision de 1882

exemplaire exposé au Musée Memorial du Linge*

  
Bourgeron-blouse
utilisé à titre d'essai dans l'infanterie depuis 1912

exemplaire de collection particulière
devant 



    Les deux modèles de bourgeron sont confectionnés avec la même toile de lin décruée, dîte toile d'Armentières, dont la couleur tend à l'origine vers le gris clair, comme c'est encore le cas ici pour cet exemplaire de bourgeron-blouse à droite.

    Avec l'usage, sous l'action du soleil, de la pluie, puis des lavages répétés, cette toile fini par blanchir ainsi que c'est nettement visible pour ce bourgeron à gauche.

    De face les deux modèles se distinguent très aisément par la boutonnière :
  • ouverte sur tout le devant, et fermée par quatre boutons pour le bourgeron-blouse ;
  • ouverte seulement sur 35 cm à partir du col pour le bourgeron, cette fente est fermée en son milieu par un seul bouton ici masqué sous la sangle passée en diagonale sur le torse.
     Chacun des deux modèles existe en trois tailles, à taille égale le bourgeron est plus long et plus large que le bourgeron-blouse.

collet







    Pour les deux modèles le collet est droit, fermé par un seul bouton.

    En revanche le collet du bourgeron-blouse est raccourci par rapport à celui du bourgeron, hauteur du col :
  • 6,5 cm pour le bourgeron
  • 3 cm pour le bourgeron-blouse

poche





    La poche ouverte sur la poitrine gauche est de conception identique pour les deux modèles, mais mesure 1 cm de plus en largeur et en hauteur sur le bourgeron-blouse.


boutons



     Identiques pour les deux modèles de bourgeron : boutons en zinc d'un diamètre de 16mm, indifféremment à quatre trous (ci-dessus à gauche) ou à barrette (ci-dessus à droite).

    Ces boutons sont parfois gravés avec la mention "EQUIPEMENTS MILITAIRES" et peuvent comporter un symbole (peut-être une marque de fabricant ? ).

     Ils sont utilisés sur :
  • le collet (1 bouton)
  • la boutonnière (1 pour le bourgeron ; 4 pour le bourgeron-blouse)
  • le parement de la poche (1 bouton)
  • les poignets de manches (1 pour chaque soit 2 boutons)
  • boutons de martingales du dos (2 uniquement sur le bourgeron-blouse)
    total du nombre de boutons :
  • bourgeron : 5
  • bourgeron-blouse : 10


pièce d'épaule dite "épaulière"



vue du dessus de l'épaule
     Il y a deux épaulières par bourgeron, couvrant chacune une épaule de la couture de la manche jusqu'à la base du collet.
     Cette pièce, bien que de dimension légèrement différente entre le bourgeron et le bourgeron-blouse, est construite exactement de la même façon pour les deux modèles :
  • côté col elle se sépare en deux pattes qui s'écartent en formant une sorte de V
  • pour former le trou du col, la toile du bourgeron est découpée jusqu'à la pointe intérieure du V et écartée pour être cousue sous les pattes
  • le trou formé entre les bords intérieurs des deux pattes et la base du col est comblé par une petite pièce de tissu triangulaire dite "gousset" prise dans la couture entre la toile du bourgeron et celle des pattes de l'épaulière sur deux côtés, et entre les deux bords rempliés du collet sur le côté col.

vue de dessous (de l'intérieur)

dos


ci-dessus martingale boutonnée, ci-dessous ouverte


     Le dos du bourgeron est totalement plat sans accessoire.


     Celui du bourgeron-blouse en revanche comporte dans toute sa longueur un pli crevé et des martingales au niveau de la taille :
  • Le pli crevé est formé par la toile du dos elle même , il est de 120mm de développement et d'une largeur apparente de 60mm pris en haut dans la couture du collet en bas dans la couture de l'ourlet
  • Dans le bas du dos une petite portion du pli n'est pas cousue et forme le creux (visible ci-contre sur la vue de l'intérieur du dos du bourgeron-blouse ouvert)
  • chacune des deux martingales est fixée dans la couture du côté du bourgeron-blouse, l'une d'elle comporte deux boutons tandis que l'autre est percée des deux boutonnières correspondantes permettant la fixation des deux martingales l'une à l'autre

manches






    



     Pour les deux modèles le mode de confection des manches est identique.

     Les manches sont coupées d'une seule pièce, un rectangle de toile plié en deux et relié par couture sur sa partie inférieure (sous le bras).

     Au bas de chaque manche est cousu un poignet fermant par un bouton.

     Sous l'aisselle est cousu un gousset.




gousset sous l'aisselle (qui semble avoir été légèrement raccourci sur cet exemplaire de bourgeron-blouse) :
vue de face


vue dessous l'aisselle, gousset applati


Sur le même thème :

historique de l'adoption des différents modèles, voir l'article "LE BOURGERON"

Les textes officiels de description de détail des bourgerons :


la blouse de 1862, description de 1867

le bourgeron de 1873, description de 1879

le bourgeron de 1873, description de 1898

adoption du bourgeron-blouse de 1895

instruction de transformation du bourgeron en bourgeron-blouse 1895

le bourgeron-blouse de 1895, description de 1898

types de toiles et précisions de confection, description de 1895



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Note

    avec l'aimable autorisation du MUSEE MEMORIAL DU LINGE :




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